Kuzushi – 崩し

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Kuzushi – 崩し.
Du déséquilibre naît le mouvement…

Kuzushi en Aikido - AIKIDO ESM

En Aïkido, le terme kuzushi signifie « rupture d’équilibre » ou « déséquilibre ». Son principal objectif est de perturber un adversaire en manipulant sa posture, en déstabilisant son centre de gravité et en compromettant son équilibre, tant sur le plan mental que physique.

Kuzushi (Kuzure no Jotaï : effondrement du haut (jo) du corps (taï)) signifie « s’effondrer » ou « se désintégrer ». Aujourd’hui, le terme kuzushi est principalement utilisé pour « déséquilibre », ce qui signifie que votre position corporelle normale (stable) se désagrège ou se désintègre, d’où un équilibre rompu.

Aïkido et Kuzushi (崩し : くずし) est un terme japonais déséquilibrant un adversaire dans les arts martiaux japonais. Ce nom provient du verbe transitif kuzusu (崩す), qui signifie démolir, abattre, détruire ou raser.

En Aïkido, le terme kuzushi signifie « rupture d’équilibre » ou « déséquilibre ». Son principal objectif est de perturber un adversaire en manipulant sa posture, en déstabilisant son centre de gravité et en compromettant son équilibre, tant sur le plan mental que physique.

Un concept fondamental de l’Aïkido est le « kuzushi », qui désigne l’art de déséquilibrer l’adversaire. Ce principe est essentiel à l’efficacité de l’Aïkido, car il permet aux pratiquants de garder le contrôle et de neutraliser les attaques en redirigeant l’énergie de l’adversaire.

Malheureusement, de nombreux aïkidokas à travers le monde négligent d’étudier et de conceptualiser ce principe fondamental lors de leur entraînement. Cela se comprend aisément, car les intentions varient d’une personne à l’autre. Cependant, faute d’une compréhension adéquate de ce principe, ils s’appuient sur leur force musculaire pour réaliser leurs mouvements, ce qui peut entraîner leur fatigue ou une altercation où le plus fort l’emporte.

Savoir déséquilibrer son adversaire et connaitre les techniques permettant de le faire est important. Mais l’efficacité de ces techniques restera extrêmement limitée si nous sommes nous-mêmes déséquilibrés en faisant la technique.

C’est pourtant une évidence, si je ne tiens pas moi-même debout et que je n’ai pas de contrôle sur mon propre corps, comment espérer contrôler le corps d’une tierce personne ?

L’Aïkido ayant une dimension ésotérique, l’adage « ce qui est à l’intérieur est comme ce qui est à l’extérieur » s’applique ici. En apprenant à utiliser votre force intérieure (votre centre, votre poids, votre timing et votre positionnement), vous constaterez que vous êtes beaucoup plus calme et centré mentalement, ce qui se reflétera sur votre visage. Vos mouvements, subtils et efficaces, peuvent également être transmis à votre adversaire, créant ainsi une opportunité de vous apaiser et de rediriger l’énergie négative vers quelque chose de plus positif.

Cependant, comme pour toute chose, il y a deux aspects à considérer. Utiliser votre force extérieure, en luttant contre votre « agresseur », vous induit une attitude mentale de domination et de combat. Cela crée du stress dans votre corps, limitant votre contrôle et engendrant des tensions inutiles. Vous perdez alors la maîtrise de vos bras et de vos jambes, vos atouts les plus précieux lors d’un affrontement physique.

Nous avons presque tous été élevés dans l’idée de répondre à une attaque de front, ou dans une mentalité du type « tu me pousses, je te pousse ». En Aïkido, nous nous entraînons à reprogrammer notre cerveau pour apprendre à utiliser l’élan et l’énergie de notre adversaire à notre avantage. Pour ce faire, nous maintenons une présence calme et centrée, puis nous nous fondons dans l’attaque et la redirigeons, permettant ainsi à l’assaillant, déséquilibré, de se battre contre lui-même et nous offrant une opportunité de l’immobiliser (Katame Waza) ou de le projeter (Nage Waza) au sol.

Bien que l’Aïkido comporte de nombreux principes spirituels et ésotériques, le Kuzushi repose sur les principes de la physique et de l’anatomie, qui présentent également des résonances ésotériques et spirituelles. Cependant, pour appréhender pleinement une discipline sur les plans mental et spirituel, il est indispensable de comprendre d’abord son aspect matériel et physique. Le Kuzushi s’appuie sur la compréhension de la mécanique du corps humain et l’exploitation de ses vulnérabilités (heureusement, nous possédons tous un corps humain). Les pratiquants d’Aïkido y parviennent en appliquant avec précision les angles, les leviers et le timing lors d’un affrontement.

Lorsqu’un agresseur lance une attaque délibérée, son corps est engagé dans une trajectoire et un élan précis. Le pratiquant d’aïkido analyse ces facteurs et ajuste subtilement sa position pour déséquilibrer l’attaquant. Cette manipulation peut s’effectuer par des clés articulaires, des projections, ou même de légers transferts de poids.

La réussite d’un kuzushi repose essentiellement sur un timing impeccable et une grande sensibilité à l’adversaire. L’aïkido met l’accent sur la capacité à décrypter les intentions et l’énergie de l’adversaire, autrement dit, à interpréter son langage corporel de manière très subtile. Les aïkidokas y parviennent en étant pleinement présents à l’instant présent ; leur objectif est de percevoir le moindre changement dans les mouvements de l’attaquant et de l’exploiter à leur avantage.

Le timing est crucial en kuzushi ; appliquer une technique trop tôt ou trop tard peut compromettre la tentative de déséquilibrer l’adversaire. Grâce à la pratique avec un bon partenaire (aïte) et à l’expérience acquise lors des épreuves systématiques de l’aïkido, les aïkidokas développent une conscience accrue qui leur permet de synchroniser leurs mouvements à la perfection, garantissant ainsi une exécution optimale du kuzushi.

Le principe de kuzushi (ainsi que les autres principes de l’Aïkido) dépasse le cadre des techniques physiques. Il imprègne la philosophie de cet art et souligne l’importance de trouver l’harmonie et l’équilibre dans tous les aspects de la vie. Les pratiquants d’Aïkido s’efforcent d’appliquer le concept de kuzushi dans leurs interactions quotidiennes, cherchant à contrebalancer la négativité, l’agressivité ou l’hostilité par l’empathie, la validation, la compréhension et la compassion.

Le principe du kuzushi en Aïkido est une pierre angulaire de cet art martial, offrant une perspective précieuse sur le potentiel de redirection et d’harmonisation. En maîtrisant l’art de déséquilibrer un adversaire, les aïkidokas incarnent l’élégance du mouvement efficace et la possibilité de résoudre les conflits sans recourir à une violence extrême. C’est hors du dojo que la véritable pratique du kuzushi se révèle à vous, vous rappelant son importance dans vos interactions quotidiennes : au volant, en élevant des enfants, dans toute relation ou situation, l’Aïkido nous aide à maintenir l’harmonie et l’équilibre intérieurs et extérieurs, nous rappelant que l’Aïkido n’est pas qu’une simple activité physique, mais un cheminement de toute une vie vers le développement personnel et la compréhension d’autrui. Par l’étude du kuzushi, l’Aïkido nous inspire à rechercher l’unité et l’équilibre dans notre vie quotidienne.

KUZUSHI - 崩し - style Gyosho
KUZUSHI – 崩し – style Gyosho – Calligraphie de Pascal Krieger