Aïkido Jo.

Aïkido Jo. Bâton en bois pour l'aikijo, le jodo, le jojutsu. AIKIDO ESM

Le (杖) ou jyo, bâton moyen est une arme traditionnelle japonaise en bois d’une longueur de 1,28 mètre et d’un diamètre de 2,4 centimètres environ. On l’utilise lors de la pratique de l’aïkido (aiki-jō), du jōdō et du jo-jutsu.


Le bâton de jō, de taille moyenne, se différencie du (bâton long), du tanbō (bâton court) et du hanbō (« demi bâton »).

Le jō est l’objet du jōjutsu ou jōdō, la voie du bâton, art du maniement du jō face à un adversaire armé d’un sabre (représenté par un bokken). On l’emploie également dans le cadre de l’aiki-jō, élément de l’aïkido :

  • soit dans le cadre du désarment à mains nues d’un attaquant armé d’un jō,
  • soit dans le cadre de projection de l’assaillant,
  • ou soit dans le cadre de Kata d’harmonisation à deux pratiquants maniant chacun un jō.

Le jō est réputé avoir été conçu par l’escrimeur Muso Gonnosuke qui, après une défaite face à Miyamoto Musashi, cherchait une arme suffisamment longue pour avoir un avantage d’allonge significatif sur le sabre, mais suffisamment courte pour rester plus maniable que la lance (yari) ou le .

Aujourd’hui, il est toujours utilisé par certaines forces de police japonaises.

La longueur de celui-ci oblige à adapter sa distance (ma ai). Les diverses formes d’attaques permettent d’étudier son placement. Sa forme droite, symétrique et circulaire permet d’utiliser l’énergie différemment, de chercher l’équilibre d’une autre façon qu’à mains nues. Les variétés d’attaques (formes et distances) demandent une vigilance extrême, le ma-ai doit être reconsidéré en permanence.

Aïkido Jo. Faire vivre le Jo entre ses mains. AIKIDO ESM

Faire glisser le bâton, le rouler sur lui-même, le tourner, pousser, passer par les extrémités, déplacer les mains sur le bâton pour avoir le levier le plus efficace sont autant d’exercices de coordination.

Photo : Ichimonji no Kamae.

Classiquement l’aïkido utilise peu les armes mais l’école Iwama de Sensei Morihiro Saito travaille autant les armes (bokken, jo, tanto) que les techniques à mains nues.

  • le coup porté avec une extrémité, un piqué (coup d’estoc) comme on peut piquer avec une lance, tsuki,
  • la coupe, comme on peut couper avec un sabre, shomen.
  • et la coupe de biais, yokomen.

Il existe d’autres attaques, également des fauchages et des immobilisations. Les blocages permettent de se protéger.

En Aïkido, ou plus spécifiquement à l’Aïkijo, on utilise le Jo comme une lance (Yari), et non, comme un bâton. Ce qui diffère du Jodo, qui utilise le Jo comme le bâton qu’il est.

Aïkido Jo - AIKIDO ESM

Le maniement fluide et précis du jo, s’obtient par la pratique d’exercices individuels à caractère répétitif appelés SUBURI.


Vous devez respecter certaines règles lors de la pratique des SUBURI :

  • Exécutez les mouvements de la manière la plus ample possible.
  • Veillez à ce que les mouvements ne soient ni hachés, ni saccadés.
  • La prise d’un jo est d’une importance primordiale : ni trop dur, ni trop mou.

Un maître de sabre disait : Tenez votre sabre comme si vous teniez un oiseau : serrez trop fort et vous le tuerez, tenez trop mollement et l’oiseau s’envolera.

  • Restez souple et détendu sans sombrer dans une laxité physique et mentale.
  • Si vous êtes trop crispé, la fatigue apparaîtra rapidement (avec les ampoules aux mains).
  • Vos épaules seront les meilleurs juges : crispations, raideurs, crampes sont le signe d’un mauvais travail. Les SUBURI ne durcissent pas le corps, ils l’assouplissent. Ils doivent le purifier.
  • Cherchez la précision, le contrôle, la forme exacte et un rythme harmonieux. La puissance seule ne permet pas d’acquérir la maîtrise des armes.
  • La répétition machinale ne donnera qu’un résultat machinal. C’est avec une attention constante et soutenue que votre travail donnera des résultats réels d’une plus grande valeur. La répétition est une nécessité absolue, mais seule la qualité de l’esprit lui reconnaîtra sa valeur.
  • Si les SUBURI vous durcissent, arrêtez un certain temps et remplacez-les quotidiennement par des exercices respiratoires ou par la méditation. Lorsque vous aurez une idée plus claire et plus précise de votre travail, recommencez.
  • 10 SUBURI bien faits ont plus de valeur que 1000 mal faits !

La position du pratiquant au Jo est Hitoemi ou Ura Sankaku.

Tori est mains nues et doit se défendre d’Uke qui a le jo. Uke attaque Tori qui se défend en le projetant et/ou en l’immobilisant. Tori récupère le jo.

Le bâton s’utilisr comme une arme que Tori tient. Il sollicite Uke de façon à ce qu’il n’est d’autres alternatives qu’une tentative de saisie du jo. Tori en profite pour projeter et/ou immobiliser Uke.

Les deux partenaires ont un bâton et travaillent ensemble.

Les Kata de Jo permettent de travailler principalement le Ma-ai et l’Awase.

Ils existent de nombreux enchainements codifiés permettant de travailler les nombreuses techniques de cette arme (Buki Waza).

Il est impératif de conserver ses armes à l’horizontale, dans une pièce ventilée, ni trop humide, ni trop sèche.

L’humidité et la température varient significativement en fonction de la hauteur et les armes stockées verticalement ont tendance à se tordre rapidement (même si elles sont vernies).