Les points clés en Aikido

Les points clés en Aikido.

Pour certains, il y a mille chemins pour gravir une montagne, vaste débat…

Les points clés en Aikido - AIKIDO ESM

Partons du principe que la montagne à gravir est le chemin (, la voie) pour arriver à « maîtriser » la discipline de l’Aïkido (si tant est qu’il soit possible de maîtriser une telle discipline), il n’y a probablement pas « mille chemins », mais un sentier parsemé de paliers à gravir.

Ces paliers sont des étapes essentiellement à franchir pour accéder au niveau suivant qui permettra, peut-être ou pas, d’accéder au haut niveau de pratique, voir au très haut niveau. Mais penser qu’il est possible de maîtriser une telle discipline est illusoire, voir utopique !

Nonobstant le fait qu’une majorité de personnes veulent tout, et ce, tout de suite, il serait illusoire de faire croire à certains qu’apprendre à gérer un conflit, quel qu’il soit, réside dans le fait de suivre quelques cours où stages, même intensifs, pour disposer de la connaissance nécessaire à la gestion de tous types de conflits.

Le chemin est long pour appréhender cette noble discipline. Plus ou moins selon son niveau d’implication, d’assiduité, de compréhension, de proprioception, etc…

Pour commencer, nous avons besoin avant tout de forger notre corps, reproduire ce qui est montré par l’enseignant (voir article « Shu Ha Ri »), à force de répétition, la mémoire du corps commence, petit à petit, à se mettre en place. 

Vouloir effectuer des techniques, sans être capable de les recevoir est une aberration… (voir le ou les articles « le rôle de Uke en Aïkido » et « être Uke et devenir Aïte »).

Bon nombre de pratiquants préfèrent le rôle de Tori (celui qui « prend » le corps de l’autre et exécute la technique) à celui de Uke (celui qui « reçoit » la technique), mais le rôle le plus important est bien celui de Uke. Le travail de Uke est trop souvent négligé. Car, un bon Uke pourra être un bon Tori, mais un bon Tori ne sera pas nécessairement un bon Uke.

De plus, si l’on considère qu’il est fondamental de préserver l’intégrité physique des deux partenaires, cela passe donc bien par le travail impératif de l’Ukemi (littéralement « recevoir avec le corps ») est un brise-chute contrôlé, vers l’avant (mae ukemi), l’arrière (ushiro ukemi) ou le côté (yoko ukemi), qui sert non pas « à tomber » sans se faire mal, mais plutôt, quand il est bien réalisé (l’Ukemi) à préserver son intégrité physique. Voir l’article Ukemi en Aikido.

Par ailleurs, les niveaux à franchir dépendent du niveau de l’enseignant, et où, celui-ci souhaite ou pense amener chacun de ses élèves.

Ces mêmes niveaux / étapes / paliers sont également tributaires du niveau et de l’engagement des partenaires anciens (senpai), d’ancienneté semblable (dōhai) et nouveaux (kōhai). Voir l’article « Senpai – Dōhai – Kōhai ».

Au commencement, il y a le « Shu » de Shu-Ha-Ri, c’est-à-dire la première phase d’apprentissage qui consiste à reproduire ce que montre le professeur. L’élève apprend les fondamentaux en suivant les règles édictées par le professeur. Je suis les règles (phase d’imitation).

Shintai Tanren (身体鍛錬) : entraînement physique du corps. L’Aïkido, c’est « Keiko » !
Shintai (身体) : corps. Tanren (鍛錬) : entraînement, exercice, forgeage, trempe, travail (du fer).

C’est par la répétition des mouvements que la mémoire du corps se met peu à peu en place.

L’assiduité et l’implication d’un pratiquant à un autre diffère selon leur niveau d’engagement dans la discipline.

Comprendre par le corps. S’engager dans l’effort, accepter la fatigue, l’inconfort… Respecter la transmission d’un corpus technique et pédagogique hérité de la tradition.

L’Aïkido permet le développement trilatéral du Corps, du Cœur et de l’Esprit.

L’unité du corps, du cœur et de l’esprit, unis par le « Ki ».

Les placements (pas) et les déplacements sont primordiaux en Aikido.

Aussi bien à mains nues (Taijutsu) qu’aux armes (Buki-Waza), les placements du corps par rapport à la situation d’attaque, ou les placements des mains sur l’arme associés au bon placement des pieds sont des points essentiels à la réalisation de la construction d’une technique.

Avoir un bon Hanmi…

Une position correcte des pieds donnera une position correcte des hanches. Cette position correcte des hanches entrainant une position correcte de l’ensemble du corps.

Le Hanmi permet d’être en bonne condition pour appréhender les techniques.

La notion de Hanmi est indissociable de celle d’équilibre. Avoir un bon Hanmi, c’est s’assurer d’une bonne stabilité, nécessaire pour déséquilibrer son adversaire.

AIKIDO - Positions - AIKIDO ESM

Kenkagoshi (喧嘩腰) : positionnement de base des pieds en Aikido. C’est la garde (Kamae) de base pour la pratique à mains nues.

Omote Sankaku (表三角) : la position Hanmi des pieds consiste à avoir la pointe des orteils du pied antérieur dans l’alignement du talon du pied postérieur. C’est « la » garde (Kamae) de base au bokken / bokuto. 表 (Omote) : surface, face, avant, endroit – 三 (San) : 3 – 角 (Kaku) : coin. 三角 (Sankaku) : triangle.

Hitoemi (一重身) ou (Ura Sankaku – 裏三角) : la position Hitoemi consiste à avoir la pointe des orteils du pied antérieur dans l’alignement des orteils du pied postérieur. C’est « la » garde (Kamae) de base au Jo. C’est également, la garde fondamentale de l’Aïkido, parce que Hitoemi permet de se mouvoir facilement face à n’importe quelle attaque et, de là, pratiquer toutes les techniques et de les assimiler. Autre appellation : Ura Sankaku.

Si vous êtes ancrés dans le sol avec un trop fort appui sur les talons, cela réduira considérablement votre capacité à vous mouvoir dans toutes les directions.

Essayer de maintenir une position du corps légèrement vers l’avant, ce qui permettra de libérer les talons et facilitera ainsi une grande mobilité du corps.

L’idée étant de pouvoir faire passer une fine feuille sous vos talons, sans non plus, se retrouver en déséquilibre. De votre hauteur, veillez à ce que votre genou ne dépasse pas l’extrémité de vos orteils.

Kuzushi – 崩し. Kuzushi, c’est le déséquilibre : une fois le déplacement correctement effectué, la mise en déséquilibre du partenaire peut s’effectuer avec la plus grande efficacité (et le minimum de force). On retrouve le sens littéral de « détruire » à prendre dans le sens de saper : l’équilibre (aussi bien physique que mental d’ailleurs) du partenaire est mis sous contrôle.

Meguri – 巡り Tourner. Conduire en cercle. Principe spiralé de prise de contact. Les différents « Meguri » sont de subtiles rotations des poignets qui viennent souvent créer un déséquilibre supplémentaire chez le partenaire. Meguri vient du verbe « Meguru » 巡る : circuler, revenir, retourner, tourner, entourer, encercler, s’inquiéter, s’écouler.

La création du vide par Tori engendre le déséquilibre de Uke.

La recherche du déséquilibre et la conduite de celui-ci favorisent la bonne exécution d’une technique.

Dans la plupart des techniques, il est nécessaire de déséquilibrer pour Uke pour parvenir à ce que la technique soit efficiente.

Le déséquilibre du partenaire – adversaire est un des points clés et essentiels en Aikido.

Un corps trop raide engendre de la raideur chez le partenaire. Un corps trop mou et celui-ci n’a plus de puissance.

Accepter de sortir de sa zone de confort, quand on est Uke / Aïte, permet de mieux appréhender ce rôle que l’on joue à moitié du temps, donner / prêter son corps au partenaire nous permet d’entrer réellement dans la technique et de pouvoir si le cas se présente de placer une technique de retournement / renversement (Kaeshi Waza (返し技) : technique de retournement / renversement de situation (uke devient tori / tori devient uke)).

Ce qui est quasiment impossible si le corps est trop raide à moins de rentrer dans un combat de coqs, mais çà c’est une autre histoire.

Se rendre disponible à tout moment en étant relâché est fondamentale pour Uke / Aïte, la préservation de l’intégrité physique des partenaires étant capitale pour pratiquer le plus longtemps possible sans blessure.

Awase (合わせ) : fusionner avec le partenaire (la manière de cueillir et d’accueillir son partenaire de façon à fusionner et non s’affronter avec lui), ensemble, s’harmoniser.

Ma-aï (間合) : littéralement, « espace / intervalle de rencontre ». Il s’agit d’une distance dans l’espace comme dans le temps. Cette notion est capitale pour savoir quand agir, quand se rapprocher du partenaire, quand s’en aller. L’étude de la gestion du Ma aï est capitale dans la relation Uke / Tori en Aïkido.

Les partenaires – adversaires

Tori et Uke, les deux protagonistes

Les deux protagonistes (Tori / Shite / Nage et Uke / Aïte / Seme) doivent travailler ensemble (Awase), si Uke anticipe un mouvement par confort ou autre, il travaille seul et n’est pas en harmonie avec l’autre.

Tori / Shite / Nage doit s’adapter à son partenaire en adaptant sa technique à celui-ci.

Le principe d’un Kata aux armes réside en cela, faire travailler l’Awase et le Ma-aï.

Musubi (結び) : connexion. Établir une connexion, liaison entre les deux partenaires. Musubi signifie : nœud, union, connexion. Le verbe associé, musubu (結ぶ), signifie logiquement : attacher, nouer, lier ou relier.

De Aï (出会い) : la rencontre, prise de contact, premier temps de la technique (littéralement. : s’harmoniser en allant vers…). Timing : De aï. 出合

Ri Aï (理合い) : l’union des principes. La relation et la filiation entre les techniques. La relation entre le Taijutsu et le Buki-Waza. Riai est le lien qui unit entre elles les techniques de corps et les techniques d’armes.
Ri (理) : logique, raison, principe, vérité. (合い) : harmonie, union, concordance, unification.

Musubi, De Aï et Ri Aï sont des éléments à prendre en considération lors de l’exécution de toutes techniques au travers de leurs principes.

Ne pas reproduire ce que l’on nous demande, sans réfléchir. Le libre arbitre. Nous ne sommes ni des « moutons de Panurge », ni des personnes dénuées de cerveau, alors commençons à réfléchir et à essayer de comprendre.

Il faut comprendre ce que l’on fait, même si durant un temps, nous avons des difficultés à le mettre en application.

Ne pas, non plus, boire aveuglement les paroles de son enseignant. Sans toutefois rentrer dans un mécanisme de vérification de tout…

Mais, effectuer quelques recherches et autres approfondissements personnels ne feront que bonifier et accroître votre savoir. Internet étant une manne de savoir et Google (ou autre moteur de recherche, Qwant si vous êtes chauvin) peut devenir votre meilleur ami…

Des déclics s’opèrent tout au long du parcours du pratiquant d’Aikido. Certains choses se débloquent consciemment ou inconsciemment lors d’un stage extérieur, ou par la vue d’une vidéo, ou encore par la lecture d’un article qui amène une solution à un problème. Ce qui peut être également le cas, par une recherche personnelle approfondie ou pas…

Chaque technique possède des étapes de construction, certaines d’entre elles ont un nombre conséquent de points clés à respecter et à mettre en application pour la bonne réalisation de celles-ci.

Exemple d’identification des points clés sur une technique.

  • Gyaku Hanmi (Gyaku (逆) : inverse, contraire, opposé – Han (半) : demi, semi, moitié – Mi (身) : corps.
  • Contrôle du coude (optionnel suivant les courants) et/ou glissement vers la saisie du poignet.
    • sur un plan pédagogique, avec le contrôle du coude (Ikkyo) on peut expliquer pourquoi passer de Ikkyo à Nikyo.
  • Coupe et Te Sabaki (Te (手) : main – Sabaki (捌き) : mouvement).
    • Coupe circulaire verticale du poignet en position perpendiculaire (à 90°).
    • Te Sabaki (rotation extérieure de la saisie en plaquant l’avant-bras sur le coude de Uke).
    • Suivant les formes, la coupe peut engendrer un déséquilibre plus ou moins prononcé (pouvant emmener Uke au sol).
  • Récupération de la main de Uke en plaquant contre soi (au niveau du grand pectoral) la face latérale de la main (côté pouce, muscle intrinsèque et index).
  • Appliquer un léger Irimi avec un mouvement d’essorage des mains (Shibori (絞り) : action de fermer, essorer, tordre).
    • Ce qui permettra de créer la pliure du coude (bras en Z).
  • Créer une extension des mains et bras devant soi avec le contrôle et brossage de l’intérieur du coude de Uke.
    • En coupant en direction du sol.
  • Amener au sol.
    • Le premier genou qui arrive au sol est celui le plus proche de Uke, suivi de l’autre.
  • La main extérieure à Uke venant positionner naturellement la main de Uke à l’intérieur de notre propre coude.
    • Nos deux mains se croisent et les paumes sont dirigées vers le ciel.
  • Votre autre main venant couper / brosser l’intérieur du coude de Uke en le plaquant contre votre corps.
  • Vos genoux verrouillent l’épaule de Uke.
    • Ce qui permet de réaliser trois points d’immobilisation (intérieur de votre coude, coude et épaule de Uke).
  • Garder le dos plat en expirant et pivotant légèrement vers l’oreille de Uke.
    • Comme l’idée d’une coupe Kesa Giri ou Yoko Guruma (Do Giri – Ichimonji) suivant votre préférence.
  • Si votre immobilisation est efficace, Uke frappera le tatami pour signaler que l’immobilisation (Katame Waza (固め技) : technique de contrôle et d’immobilisation) devient douloureuse.
  • Relâcher doucement et progressivement les trois points d’immobilisation, afin d’éviter un geste brusque qui pourrait engendrer des lésions à Uke.

C’est une façon de faire Nikyo Ura parmi tant d’autres…

Au fur et à mesure de votre évolution en Aikido, vous devrez passer par une étape importante. L’élimination progressive des gestes et des pas parasites.

Une mauvaise position corrompt votre action.

Exemples :

« Yokomen Uchi et le salut (militaire) américain avec la palle d’hélicoptère ! »

Je ne comprends pas pourquoi un nombre conséquent de pratiquants et d’enseignants réalisent cette frappe de la sorte, ouvrir le bras (vous met en danger) puis effectuer une coupe circulaire (vous met en déséquilibre et rend caduque la frappe).

Pour moi, c’est un profond égarement par rapport à une coupe Yokomen Uchi avec une arme !

Sauf erreur de ma part, il ne devrait pas y avoir de différence entre Shomen Uchi et Yokomen Uchi, sauf la légère sortie de ligne d’attaque additionnée avec un léger Tenkan de la jambe arrière (en faisant de cette manière, nous gardons une protection avec le bras avant, tout au long de la phase de frappe).

Quand on fait Yokomen Uchi avec un sabre, nous devrions faire la frappe identique à mains nues…

Si vous avez l’occasion de vous essayer au Tameshigiri (試し切り) : test de coupe, vous vous rendrez compte de cela en faisant Kesa Giri (袈裟切り) : action de couper en biais et de haut en bas, qui n’est autre qu’un Yokomen uchi plus engagé.

Suwari Waza (座り技) : travail à genoux pour les deux partenaires. Suwari (座り) : fait d’être assis, stabilité, Waza (技) : technique.

  • Dans le déplacement Shikkō (膝行) : déplacement à genoux, on voit souvent la jambe arrière qui ne suit pas celle avant.

Hanmi Handachi Waza (半身半立ち技) : techniques à genoux (Tori) sur attaque debout (Uke). Han : moitié, demi – Mi : corps / Han : moitié, demi – Dachi-Tachi : debout / Waza : technique. Hanmi Handachi ou Hantachi Waza.

Pour Tori :

  • On voit régulièrement sur Gyaku Hanmi Katate Dori – Ikkyo, certains pratiquants tirent leurs partenaires pour les amener au sol (plus ou moins violemment).

Pour Uke :

  • quand consciemment ou inconsciemment vous n’allez pas au sol naturellement, et que vous pliez et arrondissez votre dos.

Tachi Waza (立ち技) : techniques debout. Désigne la pratique de l’aïkido où Tori et Uke sont debout. Tachi (立ち) : debout – Waza (技) : technique.
Des pas qui piétinent, des déplacements trop amples…

Pour Tori :

  • une fin d’action où le pied extérieur de Tori va dans une direction et le reste du corps dans une autre direction.
  • un Kamae avec une main dans l’alignement de votre épaule (ce qui offre une grande ouverture d’attaque), au lieu d’être juste devant votre centre (axe du corps, Hara, Obi), comme avec la saisie du Ken.

Pour Uke :

  • lorsque vous venez saisir Tori sans sortir de la ligne d’attaque et/ou avec les fesses en arrière (ce qui vous courbe vers l’avant et vous met en danger).
  • quand vous vous voyez appliquer Ikkyo et que vous tourner votre dos.

Buki-Waza (武器技) : techniques d’armes en Aikido. Buki (武器) : armes – Waza (技) : technique.

  • Le fait d’armer le Ken ou le Jo dans le dos rend compliqué la frappe dans un sens martial, car il faut la ramener de l’autre côté, de plus, laisser cette grande ouverture devant soi reste très risqué et l’on se met en danger. À moins de faire cela dans un but d’échauffement…
  • Sur Jō Nage Waza (杖投げ技) : techniques de projection, Tori muni du Jō et Uke à mains nues.
  • Au moment de la sollicitation, certains pratiquants « poussent » leurs deux mains en direction de Uke (ce qui engendre un début de déséquilibre), ou pire, attendent qu’il vienne saisir…

À l’issue d’une technique, certains pratiquants ont une façon peu martiale de remettre l’arme à Uke :

  • en se mettant en danger de retournement de l’arme contre soi, avec une position trop axiale du Tantō par rapport à son propre corps ;
  • avec un problème de Reishiki (礼式) : étiquette, règles de comportement dans le Dojo. Rei (礼) signifie vénérer, respecter, saluer et Shiki (式) correspond à cérémonie, rite, forme.
    En menaçant le partenaire avec l’arme pointée vers lui et/ou le tranchant vers lui ;
  • en saisissant l’arme par le tranchant (de ce fait, ne respectent pas l’arme, car de cette façon, ils se coupent…) avant de la donner à Uke.

Te no Uchi (手の内) : L’intérieur de la main, Te (手) : main – No (の) : particule de liaison – Uchi (内) : intérieur. Position particulière de la prise en main du sabre qui peut variée selon les écoles. L’une des difficultés les plus fréquemment rencontrées, lorsque l’on débute la pratique du sabre en Aïkido, Kenjutsu, Iaïdō, Kendo…, c’est de trouver la bonne position des mains sur la poignée (Tsuka – pp) et de parvenir au relâchement qui procurera les bonnes sensations.

  • Une mauvaise tenue de l’arme engendre des coupes aléatoires.
  • Suivant les écoles la tenue du sabre varie, néanmoins avec la tenue suivante permet de régler quelques défauts, à savoir : cela ferme l’ouverture des coudes, cela permet d’avoir une puissance nettement supérieur grâce à la disposition de la base des index qui correspond au radius.
  • Chakin Shibori (茶巾絞り) : Chakin (茶巾) = torchon / Shibori (絞り) = presse, essore, du verbe Shiborikomu (絞り込む) : presser, essorer. Soit la position particulière des mains sur la Tsuka (柄) : poignée du sabre, en torsion vers l’intérieur. Chakin Shibori s’apparente à un double Yonkyo.
Les points clés en Aikido. Te-no-Uchi-Buki-Waza-by-David-Maurel-pour-AIKIDO-ESM

Travailler avec les mains devant soi et avec les bras en extension.

Je parle bien de positionner ses mains devant son centre (axe du corps, Hara, Seika Tanden, Obi), et non, dans l’alignement d’une épaule ou autre…

Ce qui permet de corriger les problèmes de distance (Ma-aï), d’avoir le corps centré sur le partenaire et en adéquation dans l’action.

Veillez à l’unité du corps. Votre corps ne doit faire qu’un en harmonie avec lui-même.

On voit parfois, des techniques réalisées avec une partie du corps déjà engagée en direction de la phase finale et une autre partie du corps en arrière, en retard…

On entend parfois, garder le dos droit…

Pas toujours aisé à faire, par contre, garder le dos plat, c’est réalisable en toute circonstance, même si vous êtes inclinés…

Cela évitera des problèmes de déséquilibre ou autre…

Shisei (姿勢) : position, attitude, posture, pose. Sugata (Shi) exprime la forme, la figure, la taille. Ikioi (Sei) exprime la force, la vigueur, la vivacité. Shisei contient ces deux sens, et bien plus encore… Le shisei est exprimé par une attitude corporelle et mentale de présence, de posture et de vivacité.

De plus, votre équilibre n’en sera qu’amélioré…

Veillez également à avoir le dos plat quand vous saluez (au sol et debout).

Veiller à ce que les techniques soient efficientes.

À défaut, on risque de plonger dans de l’Aïki-loisir ou de la gesticulation sans nom…

S’il n’y a que la forme et aucun fond dans une technique, cela ressemble à une coquille vide… on voit des pratiquants qui s’agitent et brassent du vent sans la moindre efficience technique.

J’ai entendu des « enseignants » (gradés et haut gradé) dire à leurs élèves : « pour que la technique fonctionne, il faut que untel ou untel fasse ceci ou cela… » ou pire encore : « il faut que les deux partenaires reculent leur jambe pour que cela fonctionne, sinon çà ne marche pas ! En plus, il faut contrôler la nuque le plus tôt possible et fléchir le plus bas possible ». C’était Uchi Kaiten Nage…

C’est une aberration d’entendre cela… Alors qu’il y a « juste » à créer un angle, au lieu d’être épaule contre épaule, puis de couper sa propre jambe et tout est en place.

Autre exemple et pas des moindres :

« pour Morote Dori (Katate Ryote Dori), on met sa main devant le visage et c’est une saisie haute (Jodan), c’est comme çà et pas autrement ! » Et à l’issue du cours, ce même enseignant dit : « pour illustrer la saisie aux armes, untel va venir m’empêcher de dégainer le sabre, et voilà, c’est Morote Dori ! ».
Ah mais là, c’est une position moyenne (Chudan) de la saisie et non haute ! Par ailleurs, cela contredit totalement les dires de cet enseignant au début du cours. De plus, chez cet enseignant, les techniques travaillées sur Morote Dori ne sont effectuées qu’à partir de la saisie haute (Jodan).

Si vous entendez ce genre de choses : fuyez pauvre fou !!!

Autres exemples :

Des « Shiho Nage » effectués à un moment où les deux protagonistes se retrouvent à faire un bras de fer respectif sur leur côté du corps. Et vous aurez de la chance si votre main n’est pas broyée par ce genre de Tori. Alors que, si l’on travaille mains et bras devant soi, le problème est résolu.

Des « Nikyo Ura » d’une brutalité sans nom… Où Tori s’obstine à vouloir faire plier le bras de son partenaire en mettant tout son poids dessus ! De plus, quand Uke est fort sur ses appuis. Quand on se retrouve dans ce genre de situation, la construction de la technique est défaillante et le déséquilibre de Uke n’a pas été fait ou mal réalisé…

Des « Ikkyo Omote » où l’on vous saisit le bras à deux mains avec une poussée horizontale qui vous ferait parcourir l’intégralité des tatamis. Alors qu’Ikkyo est une coupe.

Des « Sankyo » ou autre « Yonkyo » où ils ne se passent strictement rien ou pas grand chose.

Etc, etc…

Donc, sans forcément aborder le Daïto-ryu Aïki-jujutsu (voir l’article), mais quand même cela reste un art martial japonais et non une discipline de salon…

En conséquence, peu importe la fédération, le courant, la forme, les variations, ce qui prévaut est, quand les principes qui régissent les techniques sont en place, tout est bon à prendre et à apprendre !

Se limiter à une seule forme de pratique, limite considérablement la richesse de l’éventail du catalogue technique de l’Aikido.

Je trouve dommageable le fait de constater que les pratiquants de l’une ou de l’autre fédération d’Aikido constituantes de l’UFA (Union des Fédérations d’Aïkido) ne font que des stages de leur propre fédération. Pire encore, des courants ou groupes faisant partie de ces mêmes fédérations font la même chose, de l’entre-soi au sein de leur petit groupe.

Il est rare de voir des pratiquants s’aventurer ici et là, peu importe la fédération, le courant ou autre…

J’ai le souvenir d’un excellent stage d’ouverture de saison de Christian Tissier Shihan au gymnase Berlioz de Vincennes où nous étions des centaines répartis sur la session du matin et celle de l’après-midi, sur les tables d’enregistrements où se situaient les passeports d’Aikido, il y avait 5 passeports FFAB (les nôtres), quelques passeports (Belges, Allemands, …), un peu de passeports (Aïkikaï Japon) et la très grande majorité de passeports FFAAA.

Idem, lors d’un autre excellent stage de Bruno Zanotti Shihan à Rosny-sous-Bois, la table d’enregistrement des passeports comprenaient 12 passeports FFAB (les nôtres) et tout le reste étaient ceux de la 2F3A !

Il serait, peut-être, judicieux d’ouvrir les écoutilles, les oeillères, s’ouvrir à toute forme et courant d’Aikido.

Atemi (当て身) : coup porté théoriquement à des endroits vitaux du corps humain (pour perturber et permettre le déséquilibre). Ate (当て) : but, fin, du verbe Ateru (当てる) : frapper juste, deviner, appliquer, heurter – Mi (身) : corps.

L’Atemi est étroitement lié au principe d’Irimi. Pour autant l’Atemi n’est pas réellement porté. Il est plus persuasif que dissuasif.

Le rôle de l’Atemi est de contribuer à diriger, orienter ou canaliser le partenaire dans le sens de la technique en préservant son intégrité.

L’Atemi fait partie intégrante de la technique en étant fondé sur le principe d’action/réaction.

La notion d’Atemi doit être présente à l’esprit à tout moment… et ce, quel que soit son rôle : tant pour celui qui « réagit à l’attaque » que pour celui qui la provoque. Trop souvent, la personne qui saisit s’approche trop de l’autre et, oubliant qu’il pratique un budo, se met en position de recevoir un atemi !

Voici deux aspects de la place des Atemi en Aikido.

1 – Déconcentrer / Décontenancer le partenaire (côté psychologique)

  • Favorise la création d’une réaction et permet de placer une technique et/ou se déplacer en même temps ;
  • Permet de rediriger l’attention autre que sur son attaque et sa position ;
  • Donne l’occasion de faire lâcher la pression de la saisie ou de diminuer la puissance de son attaque.

2 – ATEMI POUR déséquilibrer, avoir UN MEILLEUR PLACEMENT ET UN MEILLEUR ANGLE D’EXÉCUTION D’UNE TECHNIQUE (côté pédagogique)

  • Un moyen de placer son axe en déséquilibrant le partenaire,
  • Un moyen de rester centré,
  • Le moyen de créer un bon ma-aï.

Pour qu’une technique soit efficiente, il faut impérativement que les principes qui régissent les techniques soient en place !

Ce ne sont pas les techniques qui sont importantes, mais bien les principes !

Les techniques ne sont q’un moyen pour arriver à ses fins…

Un maître de sabre disait : Tenez votre sabre comme si vous teniez un oiseau : serrez trop fort et vous le tuerez, tenez trop mollement et l’oiseau s’envolera.

Restez souple et détendu sans sombrer dans une laxité physique et mentale.

Si vous êtes trop crispé, la fatigue apparaîtra rapidement (avec les ampoules aux mains).

Vos épaules seront les meilleurs juges : crispations, raideurs, crampes sont le signe d’un mauvais travail. Les SUBURI ne durcissent pas le corps, ils l’assouplissent. Ils doivent le purifier.

Cherchez la précision, le contrôle, la forme exacte et un rythme harmonieux.

La puissance seule ne permet pas d’acquérir la maîtrise des armes.

La répétition machinale ne donnera qu’un résultat machinal. C’est avec une attention constante et soutenue que votre travail donnera des résultats réels d’une plus grande valeur. La répétition est une nécessité absolue, mais seule la qualité de l’esprit lui reconnaîtra sa valeur.

Tanren (鍛錬) : entraînement – Uchi (打ち) : frappe. Le Taren Uchi c’est essentiellement un suburi mais avec une cible et les avantages sont nombreux, par exemple une mauvaise prise du Bokken (Bokuto) vous sera rapidement dévoilé, vous deviendrez rapidement un « expert » de la distance de frappe et du mono-uchi, entre autres choses. Le Taren Uchi vous permet aussi de pratiquer le contrôle de votre sabre si par exemple votre partenaire ne se retire pas au dernier moment.

Si vous avez l’opportunité de vous initier au Jōdō, n’hésitez surtout pas, ce sera l’occasion de bonifier votre pratique avec le bâton. Cette discipline est beaucoup plus riche et intéressante que l’Aïkijo de l’Aïkido.

Il faut faire vivre le bâton entre vos mains, le caresser, l’apprivoiser, passer par les extrémités, ressentir que le bois est une matière vivante. Donc, le Jo doit vivre entre vos mains !

  • À l’Aikido, la pratique du bâton (Jo) se nomme Aïkijo : techniques du bâton moyen ou plus exactement du Yari (lance) selon les principes de l’Aïkido.
  • Au Jodo, le bâton (Jo) est utilisé réellement comme tel. Le Jodo (杖道) étant la voie du bâton !

Yari (槍) : lance. Le yari est une lance japonaise d’environ 2,5 m (voire 4 m pour certaines) à hampe et lame droite (sachant que différents embouts pouvaient y être accrochés). Elle est l’arme de prédilection des samouraïs, notamment utilisée par les bataillons pour trancher les jarrets des chevaux et désarçonner leurs cavaliers.

D’une manière générale, les armes de l’Aikido sont bien maigres par rapport au Kenjutsu (des Koryu : Kashima Shintō-ryū, Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū, etc…), au Jōdō (Shindō Musō Ryū), au Iaïdō.

Kiai (気合) : cri, souffle ou bien impulsion. Hurlement, cri d’enthousiasme. Le cri de combat qui précède ou accompagne l’application d’une technique. Ce cri est utilisé notamment pour marquer une volonté d’action, ou bien pour perturber la concentration de l’adversaire. Kiai (気合) utilisé dans les budō est composé des kanji : 気, qui se lit « ki », et désigne l’énergie interne, l’âme, l’esprit, la volonté ; 合, qui se lit « ai » (base conjonctive de « au »), se rassembler, se réunir.

Le KIAI est donc une extension énergétique de l’extériorisation d’un cri interne, du souffle-énergie KI (kokyu-ryokyu) accompagnant un mouvement martial.

Kokyū Ryoku (呼吸力) : force développée grâce à une bonne utilisation de KOKYU. Force générée par la coordination des mouvements et de la respiration.

Le Kiaï en Taijutsu sous la forme Aïkido a quasiment disparu de nos jours.

Certains ont su préserver le Kiaï en Buki-Waza, ce qui me semble indissociable à la pratique des armes.

Kiai de TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU - AIKIDO ESM

Le Koryū (école ancienne) :
Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu enseigne 3 Kiaï.

La maîtrise du kiai, le kiaijutsu, demande une bonne connaissance et un bon contrôle de l’appareil respiratoire et des muscles de l’abdomen. Le kiaijutsu développe donc la force, la durée et la maîtrise de la respiration.

Le Ki-aï : le son au service de l’unification de soi.

Quand vous pratiquez à mains nues (Taijutsu), imaginez que vous ayez une arme entre les mains, et inversement, quand vous pratiquez les armes (Buki-Waza), envisagez qu’il n’y a pas d’arme entre vos mains.

Les armes ne devraient être que l’extension de vos mains / bras.

Il faut également faire vivre les armes entre vos mains. Pas de crispation, aucune tension du corps ne doit s’effectuer sous peine d’être rapidement puni…

Zanshin (残心) : vigilance. Littéralement, « abandonner l’esprit » ou « l’esprit qui demeure ». Le sens commun est plutôt « attention continue ». État d’esprit vigilant, attitude de contrôle et de vigilance.

On voit trop souvent de fois, lors de stages par exemple, des pratiquants dans leur bulle en binôme qui ne se soucient guère de l’environnement dans lequel ils opèrent…
Pour peu qu’ils ne respectent pas certaines consignes, à savoir, projeter son partenaire vers l’intérieur du tatami au lieu de l’extérieur…
Ou qu’ils travaillent les armes avec des mouvements trop amples sans respecter une certaine distance de sécurité…

Budō Seishin (武道精神) : « Garder l’esprit Budo ». Il faut sans cesse garder à l’esprit, que nous pratiquons un art martial japonais, même si l’on vous demande de reproduire une technique démontrée par l’enseignant, rien ne vous empêche de rester vigilant en toute occasion.

Développer une vision périphérique de l’environnement dans lequel vous vous situés, donnera l’occasion de bonifier certains aspects de votre pratique. Le travail de Taninzū Waza (多人数技) : techniques contre plusieurs assaillants, vous confronte à plusieurs partenaires en même temps. Futari Dori (二人取り) : saisie par deux partenaires, ou Ninin Dori, consiste à être saisi par deux partenaires.

Comme pour le point clé précédent, à savoir « penser Taijutsu et Bukiwaza », quand vous pratiquez en binôme, supposez qu’il y a des adversaires tout autour de vous.

Pour conclure, certains diront que l’Aikido se vit uniquement sur les tatamis !

Ce que je réfute avec la plus grande ferveur, car pour ma part, il me semble avoir grandement bonifié ma pratique au travers de mon catalogue personnel, enrichi au fil des ans par une recherche personnelle accrue sur et hors des tatamis.

Bien évidemment, c’est sur les tatamis que l’on étudie l’Aikido ! Mais, on peut additionner à cela d’autres possibilités (vidéos, lecture, écriture, recherche web, etc…).

Ayant quitté une structure de clubs où les valeurs de notre discipline étaient bafouées… Je me suis penché activement sur des écrits que j’ai formulé, sur la construction de Kata de Ken, de Jo et de Ken Tai Jo.

Le travail des armes prenant de plus en plus de place dans ma recherche et ma pratique, je me suis initié au Kenjutsu et au Jojutsu. Additionnant à cela quelques travaux sur le Iaïdō.

Pandémie de Covid-19 et Aikido.

Durant la Covid-19, j’ai étudié les armes d’Iwama avec la méthode de feu SAITO Morihiro sensei à l’aide de vidéos disponibles sur le web. Je me suis également initié au Jodo (Shinto Muso-ryu Jōdō) à l’aide de vidéos des maîtres TAKAJI Shimizu, de NISHIOKA Tsuneo et de Pascal Krieger, et autres…

J’ai commencé à expérimenter le travail si particulier et extraordinaire, selon moi, de NISHIO Shoji sensei, concernant le fait d’effectuer la même technique, aussi bien à mains nues, qu’au Jo ou au Ken.

Quand on est passionné et que l’on se donne les moyens d’assouvir sa passion, cela ouvre le champ des possibles…


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